Les détenteurs du pouvoir dans la cité sont le plus souvent confrontés à deux types d'opposition : une opposition collective, mais inarticulée, sur le mode du refus d'une évolution ou d'une réforme, sous la forme de la "lutte", ou une opposition construite et réfléchie, mais issue d'un individu isolé, ou d'un petit groupe de spécialistes, comme dans des éditoriaux de presse.

De telles oppositions sont faciles à balayer, la première comme étant la manifestation vociférante d'une résistance irresponsable, d'une inertie égoïste ou d'une ignorance coupable, la seconde comme une expression intéressante, mais isolée et non représentative, d'une minorité ou d'un individu. Les détenteurs du pouvoir se mettent alors dans la position confortable consistant à prétendre qu'il n'existe pas d'alternative à leur politique (ce que Margaret Thatcher au Royaume-Uni avait synthétisé dans la formule TINA "there is no alternative").

KuneAgi contribue a créer le contre-pouvoir le plus fort et le plus productif collectivement : le contre-pouvoir positif qui résulte de la formulation collective d'alternatives crédibles, à la fois techniquement valides et démocratiquement légitimes, en ayant pris en compte l'ensemble des avis techniques et des jugements moraux de personnes concernées. De telles alternatives crédibles forment des objectifs de revendication puissants, parce qu'efficaces et accessibles.

Face à cette nature de contre-pouvoir positif, les modalités habituelles de refus de prise en compte des avis contraires perdent leur efficacité. Les détenteurs de pouvoir sont dans l'obligation de se justifier, d'argumenter, et d'expliquer. Ils sont de surcroît menacés de voir les collectifs de citoyens, unis autour de ces revendications, chercher à les réaliser eux-mêmes, à leur place. Cela les incite à prendre en compte ces revendications.

En ce sens, le logiciel KuneAgi contribue à la démocratisation de la vie publique.