Agir, cela signifie que l'on transforme son environnement, la société, les humains, la matière ou l'information, à un instant donné de l'Histoire, dans une intention d'amélioration ou de réparation.

Pour que l'action soit légitime, le collectif qui l'engage doit avoir mobilisé toutes ses ressources pour assurer qu'elle contribue effectivement à s'approcher de l'intention affichée (validité technique de l'action) et que les intérêts, points de vue moraux et valeurs de toutes les personnes et de toutes les entités non-humaines jugées pertinentes (des plantes et animaux au climat), présents et à venir, ont été respectés (légitimité politique et morale de l'action).

En s'engageant dans l'action, en inscrivant celle-ci dans l'Histoire, un collectif est confronté à des questions qui ne trouvent pas de réponse dans l'ordre de la vérité ou de l'autorité morale ou scientifique, et qui ne peuvent être résolues que par la discussion argumentée entre les personnes concernées:

  • quels sont les buts prioritaires à atteindre, les problèmes les plus importants à résoudre ?
  • l'information dont nous disposons est-elle suffisante pour agir maintenant, ou est-il préférable de prendre le temps d'en réunir plus, ou de laisser la situation suivre son cours spontané, au risque de laisser s'échapper l'instant opportun ?
  • quelles sont les conséquences prévisibles de l'action, dans l'état actuel des connaissances, et quel jugement porter sur elles, sachant qu'elles portent sur des domaines, des échelles de temps, des catégories de parties prenantes, différentes et hétérogènes et qui ne peuvent être ramenées à une échelle unique d'"optimisation" ?